Les 15 membres du comité qui se sont réunis pour évaluer la situation ont unanimement estimé que les critères étaient réunis pour déclarer une urgence de santé publique internationale concernant l’épidémie de Mpox. Cette décision a suivi celle de l’Agence de santé publique de l’Union africaine, Africa CDC, qui avait déjà déclaré l’épidémie comme une urgence de santé publique le mardi 13 août.
Lors d’une conférence de presse, le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a affirmé que le comité d’urgence, après une analyse approfondie, avait conclu que “la situation constitue une urgence de santé publique de portée internationale”. Une décision que le Dr Tedros a acceptée.
Seul le directeur de l’OMS peut déclarer une urgence de santé publique de portée internationale, en se basant sur les recommandations d’un comité d’experts ad hoc.
Statistiques des cas confirmés et des décès en Afrique
Depuis le début de l’année 2024, l’Afrique a enregistré un total de 45 789 cas confirmés de Mpox, selon les rapports récents d’Africa CDC. Parmi ces cas, 1 892 décès ont été recensés, ce qui correspond à un taux de mortalité de 4,13 %. La République Démocratique du Congo (RDC) reste le pays le plus touché avec 28 134 cas confirmés et 1 234 décès. Le Nigéria, le deuxième pays le plus impacté, a signalé 7 567 cas et 348 décès.
Par rapport à l’année précédente, le nombre de cas a connu une augmentation de 160 %, une hausse préoccupante qui a conduit à la déclaration de cette urgence de santé publique.
Mesures pour Endiguer l’Épidémie
L’OMS avait déjà pris une décision similaire en 2022, lors d’une épidémie de Mpox causée par le clade 2b, qui s’était propagée à travers le monde. L’épidémie actuelle, originaire de la RDC et pour l’instant limitée à l’Afrique, se distingue par un virus plus contagieux et plus dangereux, appartenant au clade 1. Une variante encore plus virulente, le clade 1b, présente un taux de mortalité estimé à 3,6 %.
Le mardi suivant, lorsque l’Africa CDC a déclaré une “urgence de santé publique”, elle a également lancé un “appel clair à l’action” pour freiner la propagation de l’épidémie. Depuis janvier 2022, 38 465 cas de cette maladie, anciennement connue sous le nom de variole du singe, ont été répertoriés dans 16 pays africains, avec 1 456 décès. Ces chiffres montrent une augmentation notable des cas en 2024, d’après les données de l’Africa CDC.
Vers une Coordination Mondiale de la Riposte
La RDC reste l’épicentre de l’épidémie, avec une multiplication des cas depuis le début de l’année. La situation reste préoccupante, et l’OMS s’est engagée à coordonner une riposte mondiale dans les jours et semaines à venir. Le Dr Tedros a souligné que l’organisation collaborera étroitement avec chaque pays touché, en tirant parti de sa présence sur le terrain pour prévenir la transmission, traiter les personnes infectées et sauver des vies.
Déclarer une urgence mondiale permettra à l’OMS de mobiliser des fonds pour des interventions d’urgence. Cependant, les priorités restent inchangées : renforcer les capacités de diagnostic, améliorer la réponse de santé publique, fournir un soutien au traitement et promouvoir la vaccination.
Contexte de l’Épidémie de Mpox
Le Mpox est une maladie virale qui se transmet de l’animal à l’homme, mais aussi par contact physique étroit avec une personne infectée. En 2022, une épidémie mondiale causée par le sous-type clade 2 s’est propagée dans plus de 100 pays où la maladie n’était pas endémique, touchant principalement des hommes homosexuels et bisexuels. L’OMS avait alors déclaré l’alerte maximale en juillet 2022, face à cette flambée mondiale, avant de lever cette alerte moins d’un an plus tard, en mai 2023. Cette épidémie avait alors causé environ 140 décès sur 90 000 cas signalés.