Libération de la journaliste burundaise Floriane Irangabiye

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La journaliste Floriane Irangabiye a été libérée de prison ce vendredi 16 août, après avoir été graciée par le président burundais, Evariste Ndayishimiye, le 14 août. Condamnée en janvier 2023 à 10 ans de prison pour “atteinte à l’intégrité du territoire national”, elle aura passé près de deux ans derrière les barreaux.

Floriane Irangabiye, reconnue pour ses émissions critiques sur la situation politique du Burundi qu’elle animait depuis le Rwanda, avait été arrêtée en 2022 lors d’une visite dans son pays natal. Son arrestation avait suscité une vive indignation, notamment de la part de l’organisation Reporters Sans Frontières (RSF), qui dénonçait des accusations infondées visant à museler une voix dissidente.

La libération de la journaliste a été accueillie avec soulagement par ses proches et ses soutiens, mais aussi avec une certaine amertume. “On se réjouit, mais c’est dramatique de voir la libération d’une journaliste comme une victoire, on ne devrait pas vivre cela”, a réagi Armel Niyongere, président de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (Acat) au Burundi.

Cependant, la situation des journalistes au Burundi reste préoccupante. RSF appelle maintenant à la libération de Sandra Muhoza, une autre journaliste emprisonnée en avril après avoir partagé des informations critiques à l’égard du gouvernement.

Le climat de travail pour les journalistes au Burundi reste extrêmement difficile. “Il y a beaucoup de journalistes qui s’autocensurent”, explique Sadibou Marong, directeur du bureau de RSF pour l’Afrique subsaharienne. Cette autocensure est en grande partie due à la menace de représailles physiques, souvent perpétrées par des groupes affiliés au parti au pouvoir, les Imbonerakure, accusés à plusieurs reprises de violences.

Des droits humains toujours menacés

Au-delà des journalistes, d’autres voix critiques continuent d’être réprimées au Burundi. Armel Niyongere cite des cas de syndicalistes, de médecins et de défenseurs des droits humains qui sont également emprisonnés. “Malgré les promesses du président Evariste Ndayishimiye de libérer tous les prisonniers politiques, les violations des droits humains persistent à un niveau alarmant”, a-t-il souligné, évoquant des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées et des détentions arbitraires.

Alors que le Burundi se prépare pour les élections législatives et municipales prévues en 2025, la communauté internationale continue de surveiller la situation des droits humains dans le pays, espérant des actions concrètes pour améliorer la situation.

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